Chaque automne, sur la côte atlantique de la Patagonie, baleines, manchots de Magellan et éléphants de mer se retrouvent pour... copuler. A chacun son sanctuaire : les baleines franches australes préféreront la péninsule Valdès tandis que les manchots de Magellan se retrouveront à Punto Tombo pour fricoter pendant quelques semaines.

Au jeu de l'amour, la femelle du manchot est la grande gagnante : plutôt fidèle, monsieur reste en moyenne quatre ans avec madame. Et pas bégueule avec ça : il n'hésite pas à couver le nid pendant que madame fait un petit saut dans la mer pour trouver à manger. Lors de la migration, le couple se sépare et chacun reprend sa route. Mais ils se retrouveront l'année d'après sur les plages de Punto Tombo pour se réaccoupler.

Chez les baleines, madame n'est pas très heureuse. Elle doit faire face à la brutalité de plusieurs mâles. Reste que la nature est quand même bien faite et les femelles ont su trouver la parade : quand elles veulent échapper aux assauts d'un mâle, elles se mettent sur le dos en bord de plage, là ou l'eau est peu profonde. Le mâle, n'ayant plus accès à l'organe sexuel de la femelle, n'aura plus qu'à faire demi-tour de dépit.

Mais la palme du non-savoir vivre revient à l'éléphant de mer, extrêmement brutal et dédaigneux. La pauvre femelle a un lourd fardeau : son homme est un goujat et en plus elle n'est fécondable que quelques jours après son accouchement. Ce qui signifie pour elle un cycle infernal de procréation, allaitement, accouchement qui ne prend jamais fin...